Publié : 21/04/2021

À la suite d'une importante pression internationale exercée par les travailleurs-euses et les syndicats pour lutter contre le harcèlement sexuel et la violence sexiste systémiques dans ses restaurants, le PDG de McDonald's, Chris Kempczinski, a annoncé de nouvelles normes mondiales de la marque (Global Brand Standards) relatives aux conditions de travail de ses deux millions de travailleurs-euses dans le monde.

  • L'annonce ne mentionne pas la coopération avec les syndicats, un « élément essentiel » de la Convention 155 de l'OIT sur la sécurité et la santé au travail ; les efforts précédents pour mettre fin au harcèlement sexuel systémique se sont avérés inefficaces en raison du manque de mise en oeuvre et du manque de collaboration avec les syndicats.
  • Cette réponse intervient après des années de pression internationale exercée par les travailleurs-euses de McDonald's et leurs syndicats, y compris le dépôt d'une plainte auprès de l'OCDE l'année dernière, pour que McDonald's adopte et mette en œuvre de véritables mesures contre le harcèlement sexuel et la violence fondée sur le genre.
  • McDonald's affirme que les nouvelles normes mondiales de la marque donneront la priorité aux éléments suivants, à compter de janvier 2022 : prévention du harcèlement, de la discrimination et des représailles ; prévention de la violence sur le lieu de travail ; commentaires des employé-e-s des restaurants ; santé et sécurité. Les normes s'appliqueront à tous les restaurants McDonald's, qu'ils soient détenus par l'entreprise ou franchisés. Cependant, l'UITA et les syndicats qui luttent pour le droit de représenter les travailleurs-euses de McDonald's face à la résistance généralisée de l'entreprise estiment que les normes seront totalement inefficaces sans représentation syndicale sur les lieux de travail.

Kimberly Lawson, une travailleuse de McDonald's et leader de la lutte pour un salaire horaire de 15 dollars et le droit à adhérer à un syndicat (Fight for $15 and a Union), a déclaré : « Pendant cinq ans, nous avons dénoncé, nous avons déposé des plaintes et des poursuites et nous avons fait grève, poussant McDonald's à s'attaquer à son problème systémique de harcèlement sexuel. Enfin, il semble que l'entreprise commence à nous écouter. Nous sommes heureux-euses que McDonald's ait cessé de prétendre qu'elle n'a aucun pouvoir sur les travailleurs-euses de ses magasins franchisés. Tous-tes les travailleurs-euses qui portent l'uniforme de McDonald's méritent un lieu de travail sûr, à l'abri du harcèlement. »

Pendant cinq ans, nous avons dénoncé, nous avons déposé des plaintes et des poursuites et nous avons fait grève, poussant McDonald's à s'attaquer à son problème systémique de harcèlement sexuel. Enfin, il semble que l'entreprise commence à nous écouter. Nous sommes heureux-euses que McDonald's ait cessé de prétendre qu'elle n'a aucun pouvoir sur les travailleurs-euses de ses magasins franchisés. Tous-tes les travailleurs-euses qui portent l'uniforme de McDonald's méritent un lieu de travail sûr, à l'abri du harcèlement.
Kimberly Lawson, travailleuse de McDonald's et leader de la lutte pour un salaire horaire de 15 dollars et le droit à adhérer à un syndicat (Fight for $15 and a Union)