Biélorussie : Loukachenko doit partir; la violence et la répression étatiques doivent cesser immédiatement
Des dizaines de milliers de Biélorusses participent aux manifestations qui se déroulent dans tout le pays, sur les lieux de travail et dans la rue, provoquées par la réélection frauduleuse le 9 août dernier du président en exercice Alexandre Loukachenko, qui aurait selon les chiffres officiels remporté le scrutin avec plus de 80% des voix.
Souvent qualifié de dernier dictateur d’Europe, Loukachenko dirige la Biélorussie d’une main de fer depuis 26 ans, écrasant toute opposition. Son gouvernement a été largement critiqué par l’OIT et le Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour ses violations répétées de la liberté d’association et son recours au travail forcé.
Les manifestant-e-s exigent le départ de Loukachenko et l’instauration de la démocratie. Le pouvoir a réagi à ces demandes par une vague de violences policières et des arrestations massives. Plus de 7000 manifestant-e-s ont été arrêté-e-s et dans plusieurs cas, brutalement battu-e-s.
Mais les manifestant-e-s refusent de se laisser intimider. Le modeste mouvement syndical biélorusse indépendant a appelé à la grève générale et exhorté les travailleurs-euses à se désolidariser des structures soutenues par le gouvernement, dont la Fédération des syndicats de Biélorussie et l’Union de la jeunesse républicaine biélorusse.
« Adhérez aux syndicats indépendants sur votre lieu de travail et s’il n’y en a pas, organisez les vous-mêmes. Si vous restez adhérents de ces organisations étatiques, vous confirmez de fait votre soutien à Alexandre Loukachenko » a exhorté Maksim Poznyakov (à gauche de la photo), président du Syndicat indépendant des mineurs, chimistes, raffineurs de pétrole, travailleurs des transports, constructeurs et autres travailleurs-euses (BITU), affilié à l’UITA.
Le BITU a appelé les travailleurs-euses à organiser des rassemblements de masse et à déposer une motion de défiance auprès de la Commission électorale centrale concernant les résultats de l’élection présidentielle. Le syndicat a également appelé à « ce que soit mis fin aux agressions et aux violences de la part des forces de sécurité, à des garanties concernant la sécurité des travailleurs-euses et de leurs familles, et la garantie que personne ne sera licencié pour avoir été interpellé par la police dans la rue ».
L’UITA est solidaire de la lutte de ses affiliées et des travailleurs-euses biélorusses pour la démocratie et un mouvement syndical indépendant.
L’UITA condamne les violences et la répression d’État, qui doivent cesser immédiatement. Loukachenko doit partir et les membres du gouvernement biélorusse responsables de l’élection frauduleuse et de la violente répression politique doivent être sanctionnés.